Lorsque l’on est enceinte, selon les régions, dès que l’on annonce que l’on est enceinte on nous parle inscription à la maternité mais la préparation à l’accouchement n’est pas nécessairement évoquée…
A quoi s’attendre ?
La "préparation à l’accouchement" c’est que nos mères et éventuellement grands-mères ont connu sous le nom d’ "accouchement sans douleurs" (lol)… Mais bon ça a fuité au fil du temps ! On a mal (plus ou moins) donc pas la peine de se la jouer méthode Coué ;-)
Mais revenons à nos moutons ! Certains hôpitaux vous encouragent très fortement à suivre les cours chez eux lorsque vous souhaitez vous inscrire pour un accouchement. Je ne peux que vous inciter à dire "moui je vais y réfléchir", vous inscrire pour l’accouchement et prendre le temps de regarder à deux fois le contenu de leur préparation.
Il faut bien admettre, que nous avons eu des cours au collège/lycée (plus ou moins bien menés certes) sur la sexualité, la vie, les abeilles, les choux and co… Si vous avez suivi ne serait-ce que d’une oreille distraite, vous avez quelques restes et vous avez une vague idée de ce que sera votre accouchement (en tout cas sur le papier)…
La vraie question est : qu’attendez-vous d’une préparation à l’accouchement ?
Cela peut paraître idiot mais c’est finalement du temps pour soi et bébé… que ce soit la première grossesse ou la pénultième (d’autant plus si c’est la pénultième !).
Souhaitez-vous vous détendre, parler technique, essayer de communiquer avec bébé, être en groupe restreint, etc. ?
Les différentes méthodes (les plus répandues) :
* La méthode classique pour se rassurer
Vous êtes plutôt du genre à avoir besoin d’être rassurée et obtenir des réponses claires à vos questions ? Contractions douloureuses, expulsion du bébé, respiration à adopter, etc. La préparation classique est donc faite pour vous. Une sage-femme répondra en effet précisément à toutes vos interrogations, vos doutes, et vous rassurera sur le déroulement de l’accouchement. Longtemps appelée « accouchement sans douleur », on parle désormais de « prophylaxie obstétricale » (PPO). Une grande partie de la préparation est théorique : comprendre votre anatomie, découvrir les différentes étapes de la grossesse et de l’accouchement, conseils pour l’allaitement, suite de couches… De quoi rassurer toutes les futures mamans inquiètes ! Côté pratique, la sage-femme vous apprendra à respirer profondément au moment des contractions afin de mieux les gérer ainsi que lors de l’expulsion. Elle vous montrera également les positions à adopter pour soulager les douleurs dorsales et lombaires, apprendre à basculer le bassin vers l’avant, prendre conscience et muscler le périnée. Petit plus, les futurs papas sont souvent conviés à certaines séances, comme celle de la visite de la maternité. De quoi rassurer tout le monde si vous arrivez en panique le jour J…
Son but ? Faire prendre conscience à la future maman de son accouchement en le visualisant à l’avance de façon positive et en imaginant son déroulement jusqu’à l’expulsion du bébé. Ainsi, le jour de l’accouchement, vous aurez l’impression d’avoir déjà vécu ce moment et serez moins anxieuse. Dédramatiser l’accouchement tout en se relaxant physiquement et mentalement, les sages-femmes vous apprendront donc à le faire progressivement au fil des séances. La pratique régulière de ces exercices vous donnera ensuite confiance pour le grand jour. Vous serez ainsi capable de surmonter vos peurs et les douleurs des contractions en visualisant des images positives. Pour toutes celles qui n’ont aucun problème de concentration.
Se renseigner : Société française de sophrologie, www.sophrologie.com
* Le yoga pour son effet relaxant
Si vous souhaitez conserver une activité physique douce pendant votre grossesse, choisissez le yoga. Vous saurez alors comment vous relaxer mentalement et physiquement, mais aussi comment faire travailler les muscles tout en douceur. A l’écoute de votre corps, vous apprendrez des exercices pour étirer et assouplir votre dos et votre bassin sans pour autant effectuer un effort physique important. Les postures ne sont en aucun cas compliquées et la respiration est bien entendu essentielle. Respirer correctement pour se relaxer et mieux supporter les contractions, reconnaître et sentir le périnée, bien placer son bassin… Sans devenir une yogi professionnelle, cette méthode vous permettra en tout cas d’appréhender votre accouchement de façon plus sereine.
Se renseigner : Fédération nationale des enseignants de yoga, www.lemondeduyoga.org
* En piscine pour celles qui aiment l’eau
Idéale pour toutes les futures mamans qui adorent l’eau et qui souhaitent poursuivre une activité physique pendant leur grossesse… La préparation en piscine provoque un effet de bien-être et de légèreté plus qu’agréable. Le corps se détend instantanément au contact de l’eau. La sage-femme vous montrera des exercices en douceur et en souplesse pour travailler notamment le souffle, la position du bassin, atténuer les douleurs dorsales et lombaires et développer la sangle abdominale. Pour celles dont la circulation sanguine n’est pas très bonne et qui ont les jambes plutôt lourdes, la pression de l’eau exercée sur le corps vous soulagera.
Se renseigner : Fédération des activités aquatiques d’éveil et de loisirs (FAAEL),
* Le chant prénatal
Vivre pleinement son accouchement, et pas seulement d’un point de vue médical, telle est la vocation du chant prénatal qui vise à créer un impact des sons sur le corps. Les vocalises effectuées permettent en fait de travailler et détendre les muscles sollicités lors de l’accouchement (ceinture abdominale, diaphragme, périnée…). Certaines sont également efficaces pour contrôler le souffle. Les sons graves, notamment, permettent au bassin et au périnée de se détendre, facilitant ainsi la dilatation du col. Chaque son émis résonne ainsi dans une partie bien précise du corps. Même votre bébé participera car il est très sensible aux bruits et à la musique extérieurs. Le chant vous permettra également de vous détendre dans la joie et la bonne humeur tout en travaillant votre respiration et votre souffle. Et même si vous chantez faux, aucune importance, c’est justement l’occasion de se lancer ! A noter que le chant n’étant pas conventionné, il est souvent choisi comme complément d’une préparation à l’accouchement.
Se renseigner : Association française de chant prénatal, www.chantprenatal.fr
* L’haptonomie pour impliquer le papa
A pratiquer en couple avec un futur papa qui souhaite s’investir pleinement ! L’haptonomie permet en effet de préparer votre accouchement en famille. Elle consiste à entrer en communication avec votre bébé grâce au toucher et à des caresses précises sur le ventre de la maman. Cette science de l’affectivité vise donc à établir une relation tactile avant la naissance et donner au bébé un sentiment de sécurité qui l’aidera, une fois né, à s’épanouir et à devenir autonome. Le bébé répond petit à petit aux stimulations et une relation affective s’établit progressivement entre la mère, le père et le bébé in utero. L’haptonomie débute en général à partir du cinquième mois de grossesse, lorsque la future maman ressent bien les mouvements du bébé. Pendant l’accouchement, le futur papa aura appris à vous soulager et à vous détendre en effectuant des pressions douces sur certaines zones du corps. Pour certains haptonomistes, la maman serait aussi capable, lors de l’accouchement, de guider son bébé grâce au contact instauré pendant la grossesse. Après l’accouchement, les parents et le nourrisson peuvent revenir pour une séance à trois et trouver les bons gestes qui rassureront le nouveau-né.
Se renseigner : http://www.haptonomie.org/fr/
Sans doute la moins connue et la plus récente de toutes les préparations, la méthode Bonapace consiste à pratiquer une sorte d’acupuncture, mais sans les aiguilles, afin de gérer le stress, atténuer la douleur et développer la confiance en soi. Pour cela, la présence du futur papa est indispensable. C’est en effet lui qui va apprendre à localiser 8 points anti-douleurs, appelés « zones gâchettes », situés sur les pieds, les mains, les fessiers et le sacrum. Il les pressera lors d’une contraction douloureuse. Le but ? Créer d’autres points douloureux pour distraire le cerveau de la douleur initiale provoquée par la contraction. Le papa pourra aussi pratiquer des massages pour soulager la maman sur le point d’accoucher. Cette méthode est surtout complémentaire d’une préparation plus classique.
Plus de renseignements en consultant le site officiel de la méthode Bonapace à l’adresse suivante : www.bonapace.com
Où suivre une préparation ?
Les préparations à la naissance peuvent également être réalisées, comme le suivi de grossesse, par une sage-femme, à son cabinet ou à votre domicile sous certaines conditions. Si l’hôpital ou vous avez choisi d’accoucher ne propose pas de préparation vous correspondant, cela peut être une voie à explorer. Si vous faîtes partie des chanceuses ayant le choix de leur hôpital, pourquoi ne pas prendre la préparation en compte dans les facteurs de choix ? D’autant plus que les sage-femmes sont en général "rattachées" à un hôpital en terme de secteur et elles en connaissent bien le fonctionnement.
C’est l’option que j’ai choisie. Je devais accouché dans une maternité de niveau 3 et la préparation proposée était en très grand groupe et très "scolaire". J’ai trouvé une sage-femme qui proposait une préparation en piscine et/ou des cours de yoga prénatal. Étant donné que je faisais par ailleurs du Pilates (clic), j’ai pris uniquement les cours en piscine avec de l’eau non chlorée (et à 28°). Alors je réponds tout de suite ! Non, je n’ai pas accouché dans l’eau ou une baignoire !
En revanche, cette préparation en piscine était un mélange d’haptonomie et d’aquagym prénatal… de relaxation et de sophrologie, le tout en musique ! Autant vous dire qu’après une séance j’étais détendue, et bébé épuisé !
Dans une piscine, on flotte particulièrement bien avec un gros bidon et bébé doit ressentir une sensation d’apesanteur. Il est beaucoup plus actif et connecté à vos mouvements.
Comment se déroule une séance ?
Pour l’organisation d’une séance, nous étions 4 dans le bassin. La sage-femme nous guidait et nous indiquait différent mouvements à réaliser afin de soulager les tensions. Si l’une de nous avait un souci particulier, un exercice spécial était intégré pour elle ou toutes.
Parallèlement, nous discutions des événements depuis la dernière séance, est-ce que nous avions des questions sur tel ou tel point de l’accouchement, le déroulement du séjour à l’hôpital etc. Les thèmes abordés lors de la préparation "classique", les schémas en moins. Et bien sûr l’apprentissage de la fameuse poussée et des moyens de préserver son périnée.
Elle avait cependant prévu 2 séances hors piscine. Une dédiée à l’allaitement pour celles qui le souhaitaient et une pour les couples. La séance couple durait 2h un soir après les heures de bureau. Nous avons pu discuter de la place du père durant l’accouchement et lorsque bébé serait né en cas d’allaitement ou non.
Il y avait une troisième séance spéciale à laquelle je n’ai pas participé… préparer son accouchement sans péridurale.
Pour les séances en piscine, nous étions regroupées en fonction de nos dates de terme prévisionnel. Nous avions donc plus ou moins le même groupe tout au long de la préparation.
Pour les séances de couple, le regroupement était plutôt basé sur Les tranches d’âge et la situation familiale : première grossesse, famille recomposée etc.
Et du coup… est-ce que l’on est préparée ?
Ce que j’ai apprécié c’est qu’il s’agissait effectivement de prendre le temps de se préparer à la naissance. Du temps pour prendre soin de soi et de bébé, en posant les questions liées à notre grossesse et notre future nouvelle vie. Un temps dédié pour se poser et préparer l’arrivée de bébé dans sa tête et son corps et pas simplement dans la maison. C’est prendre le temps de faire une pause et de trouver des réponses à ses questions ou d’entendre celles apportées aux autres futures mamans.
En général, les sage femmes dispensent ces séances à partir du congé maternité (sauf en cas de risque d’accouchement anticipé). Le principe est de recevoir les cours suffisamment tôt pour avoir le temps d’aborder tous les thèmes. Mais les groupes étant de taille plus intime qu’en hôpital, il est préférable de se renseigner tôt pour une inscription !
C’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les suites de couche dont finalement on parle très peu "entre mamans" et surtout des contraceptions que l’on pourrait nous proposer calmement et non à la maternité dans le "rush" d’une garde.
Je peux dire que OUI j’étais préparée ! J’étais préparée physiquement car avec les séances en piscine mon corps n’était pas pétri de petites douleurs liées à une fin de grossesse. J’étais préparée mentalement, je n’ai pas eu peur et j’ai su reconnaître le "bon" moment pour un départ à la maternité. Je savais qu’il valait mieux manger un peu avant de partir, prendre une douche, avoir de la musique ;-)
Je savais pousser et j’ai pu le faire avec la méthode "douce" inspirée de la respiration abdominale que l’on apprend également au Pilates (clic).
Petit bonus : Ma sage-femme était formée à l’homéopathie et a pu me prescrire un traitement afin de rendre les contractions plus efficaces. Sa collègue était formée à l’acupuncture ce qui s’est avéré utile pour les suites de couche mais je vous en dirai plus dans un prochain billet.
Si vous avez également suivi une préparation ou que vous hésitez sur la méthode qui vous convient, n’hésitez pas à me laisser un petit mot… en commentaire sur ce billet ou dans la rubrique "on papote" (clic).
© Dansmonnid, 2013.
Source de la présentation des méthodes de préparation : Infobébés (clic)
Site de l’Association Nationale des Sage-Femmes Liberales : ANSFL (clic)
Source photos :
– www.sophrologie.com
– http://www.lemagbebe.com
– http://www.enfant.com
– www.chantprenatal.fr
– http://www.viesaineetzen.com
– http://www.massozen.com
– http://www.aufeminin.com
– http://www.famili.fr
– http://www.ensemblenaturellement-leblog.com
Super article, très complet! Moi j’ai la chance (ou pas) d’avoir une BM sage femme libérale et pour la préparation j’ai eu droit à un mélange de classique, de sophrologie et d’haptonomie, la fasciathérapie en plus!
Bonjour Fée Plaisir et merci !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur la fasciathérapie et ton expérience ?
Bonne journée
On a beaucoup travaillé sur la prise de conscience du corps avec des encrages au sol pour ne pas perdre pieds, sur visualisation de son corps, imaginer ce qu’il se passe à l’intérieur… Travaille sur le ballon pour découvrir les limites de son bassin, ect
Sinon la fasciathérapie est une méthode de massage doux consistant à éliminer les maux du quotidien accumulé dans le corps et relançant la circulation des fluides et des énergies. J’ai eu des maux de têtes d’éliminer avec cette méthode lors de ma première grossesse et on a limité la rétention d’eau avec cette méthode lors de ma 2e grossesse.
J’espère avoir répondu à tes questions.
Bonne soirée
Merci !
J’éditerai l’article en intégrant cette méthode.
Bonne soirée à toi aussi
Article très clair… la préparation à l’accouchement est nécessaire pour pouvoir mieux vivre ce moment unique.
Merci isabelleschillig.
je me suis aperçue que dans mon entourage beaucoup de maman ne la pensait pas utile car "elles savent ce qui va se passer" mais finalement la préparation va bien plus loin.
Super article!! J ai suivi des séances d’haptonomie pour mon premier, je pense réitérer pour le deuxième, et prendre des cours de piscine en plus. A bientôt!